Je me trouve devant cette interrogation depuis quelques temps. En parler, trouver une excuse bidon pour mes absences, en raconter juste une partie ( raison médical sans en dire plus). Ne pas en parler devient de plus en plus difficile et je me dis que les effets de la fiv ne vont pas arrangés ma difficulté grandissante à séparer ma vie de mon boulot. Aujourd’hui j’ai fini par craquer et à en parler à une collègue qui avait bien compris que quelque chose se tramait.
J’en ai marre de le cacher lorsque les gens me demande le fatidique “ et toi c’est pour quand?” en devenant rouge comme une pivoine en bafouillant une réponse bidon. Je me sens actuellement en paix avec la stérilité de notre couple. Elle est là, elle existe, il faut maintenant à vivre avec. Oh, la fiv me fait miroiter une fin rapide et heureuse. Néanmoins, terre à terre comme je suis, je sais bien que nous avons de grande chance de trainer ce boulet encore quelques années. Il va donc falloir vivre avec, au boulot comme à “ la vie”. J’ai l’impression que le cacher, c’est le nier. Je me vois mal être enceinte “comme si de rien n’était”. Cette blessure et ce cheminement resteront en moi, dans notre histoire.
En parler, sans pour autant le crier sur les toit, c’est pour entrer dans “l’acceptation” . Permettre aux autres aussi de comprendre ce que je traverse et le pourquoi de certaines réactions, parfois, comment dire, bruts de décoffrage (comme on dit par chez moi)! Je sais que je me révolterai encore, que j’aurai la haine si la fiv tourne mal. Mais, il va falloir vivre avec, se l’approprier. J’ai 27 ans et notre couple est handicapé de la procréation. Ca fait maintenant parti de notre identité.